lundi 8 octobre 2012

Après sa descente dans quelques écoles de Cotonou



Boni Yayi a mis la charrue  avant les bœufs

(Les 60% d’enfants sans actes de naissance n’ont-ils pas le droit à l’instruction)




La descente du Chef de l'Etat dans les écoles
A l’occasion de la rentrée scolaire 2012-2013, le 1er octobre dernier, le président de la République a effectué une descente dans quelques écoles de la capitale économique du Bénin. Tout en prenant à cœur, les problèmes auxquels sont confrontés ces  écoles, Boni Yayi, s’appesantira sur l’obligation des parents d’inscrire leurs rejetons à l’école jusqu’à 16 ans au moins.  Pour lui, l’école passe avant tout et c’est un gage dit-il de renforcement du processus démocratique au Bénin, de l’émergence économique et chacun doit jouer sa partition. Les parents, les enseignants, les communes et le gouvernement doivent s’y mettre à tant.  Ayant dans la tête la dernière session de l’ONU à laquelle il a pris part sur l’éducation et voulant que le Bénin soit éligible afin de bénéficier des fonds mobilisés par les Nations Unies, Boni Yayi, comme oubliant les réalités de son pays, voudrait se conformer maintenant à la constitution du 11 décembre 90. Le président de la République, ne voudrait plus voir d’enfants en âge d’aller à l’école errer dans les rues.  Les parents qui s’aventuront à ne pas inscrire leurs progénitures et dont les enfants vont être pris dans les rues du Bénin répondront devant la justice et seront sévèrement punis, selon les propos du chef de l’Etat.  Il promet saisir le conseil des ministres pour que dans la rigueur, la discipline et l’ordre, des mesures hardies soient prises pour que l’éducation soit rendue obligatoire. « Sans éducation, pas de démocratie et sans démocratie pas de développement, je ne veux donc plus voir d’enfants en âge d’aller à l’école dans les rues », dixit, Boni Yayi. Dans cette croisade pour l’éducation, le président Docteur sollicite  la presse pour que l’information soit propagée dans les confins du Bénin.  Dans son schéma, il veut impliquer tout le monde allant jusqu’à dire que les communes entreront en possession de leurs compétences avec tout ce qui va avec. Mais seulement, avec du recul et avec la réflexion d’un homme fait pour éveiller les consciences, il nous semble que Boni Yayi a confondu vitesse et précipitation.  L’épineuse question  qui  a échappé au président Docteur, c’est celle de ces nombreux enfants sans  actes de naissance.  En effet, plus de 60% d’enfants béninois sont sans cette première pièce qui est exigée pour toute inscription dans les écoles au pays.  Boni Yayi en prenant ces mesures ou en déversant devant les caméras de télévisions, tout ce qu’il a dit le 1er octobre dans les écoles de Cotonou, devrait pouvoir avec ses conseillers, réfléchir autrement.  Mais il a préféré aller au champ sans sa houe. Beaucoup de parents par défaut de moyens ou de sensibilisation, ne déclare pas la naissance de leurs enfants.  C’est donc à ça qu’il urge de s’attaquer afin de permettre à tous les enfants d’avoir la même chance, celle de pouvoir aller à l’école. Mais on a tout simplement mis la charrue avant les bœufs. Boni Yayi dans son élan, verra certainement plus d’enfants dans les rues que dans les écoles. Faut-il le rappeler, 60% des enfants béninois sont sans actes de naissance. C’est une question qui devrait préoccuper tous les cadres à tous les niveaux de l’administration, mais personne n’y pense.

Boni Yayi dans l'une des écoles

Chose marrant, c’est un jeune artiste béninois du nom de Kiffouly Youchaou, qui comprenant le handicap que constitue l’acte de naissance pour l’inscription des enfants à l’école, a voulu se pencher sur la question à travers une exposition pour attirer l’attention des uns et des autres et montrer les manques à gagner pour l’économie béninoise, mais personne n’a daigné l’écouter, son projet n’a reçu l’assentiment d’aucun cadre de l’administration béninoise. Ils ont préféré financer les concours Miss et les concerts de jeunes dévergondés. Cet artiste a même été arrêté et éconduit à la prison au cours de l’une de ses performances sur l’épineuse question des actes de naissance. Voilà qu’on veut envoyer tous les enfants à l’école, mais peut être sans pièce, c’est possible au Bénin car c’est le président qui  a parlé. Wait an see.

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