Les fidèles broient du noir
Depuis
plus de 4 ans, le Bénin est confronté à une situation catastrophique.
La pauvreté contre laquelle tout le monde et l’ONU à travers les OMD
sont sensés lutter pour son éradication, prend royalement place au sein
de la société. Les béninois, du moins ceux que la fin n’a pas encore
tués vivent avec moins d’un dollar par habitant. Préoccupé par une
campagne cotonnière déjà moribonde malgré les milliards investis, le
président de la république et les cadres à divers niveaux ont laissé
pourrir davantage une situation certes aggravée par la crise économique
et la récession mondiales mais qui pouvait être jugulée par une
production à outrance des produits vivriers de grande consommation. Ce
n’est ni le potentiel, ni la terre fertile et la force ouvrière qui font
défaut pour y parvenir. C’est tout simplement de la mauvaise gestion et
un manque total de vision au sommet de l’Etat. C’est donc dans cette
atmosphère délétère de famine qui s’annonce avec précision,
qu’intervient le jeûne musulman 2012. Moment sacré de prières et de
privations, les fidèles en début de matinée et dans la soirée devraient
en temps normal manger à leur faim. Mais force est de constater que la
ration alimentaire d’entretien qu’il faut aux pratiquants musulmans en
carême s’est sérieusement amoindrie. Le panier de la ménagère ayant subi
les affres de la paupérisation. Le pouvoir d’achat des consommateurs
est en dégringolade vertigineuse pendant que l’inflation lui va
galopante. La période de jeûne musulman a toujours été considérée comme
une période au cours de laquelle les prix des produits flambent. Mais
pour cette année, la situation est dramatique, les fidèles ne savent
plus où donner de la tête. Du maïs (250 F CFA la mesure), au riz (entre
de 450F CFA à 800 F CFA la mesure pour l’ordinaire) en passant par le
haricot (500 F CFA à 750F CFA le kilo) aux huiles (rouge 1200 F CFA,
arachide 1300 F CFA) et autres produits de grande consommation ont
carrément triplé de prix. Même les fruits ont connu une inflation
étonnante et injustifiée. Tenez pour exemple, l’orange et l’ananas
produits au Bénin en grande quantité s’achètent aujourd’hui très chère
(entre 50 F et 125 F pour une orange et 150 F à 200 F voire plus pour
l’ananas), ce qui est inconcevable. A à peine une semaine du démarrage du
jeûne, les fidèles n’en peuvent plus. Ça grogne de partout, les
autorités de mon pays font la sourde oreille, les fidèles n’ont pas le
choix parce que ce temps pour eux est précieux et sacré. Le ministre des
finances et de l’économie était allé chanter les éloges du gouvernement
en déclarant que la caisse de l’Etat se porte bien et qu’il y a de
l’argent dans le pays et pourtant c’est la disette qui guette les
populations. Pendant ce temps les nombreuses associations de
consommateurs déjà corrompues sont bouches cousues. C’est la preuve que
personne ne s’apitoie sur le pauvre sort des citoyens et sur des fidèles
musulmans. Ils crient et continuent de crier, mais leurs conditions
n’émeut personne. Seulement, et sous peu, ils viendront solliciter leurs
suffrages. Mais comme les morts aussi votent au pays même s’ils
mourraient tous avant cette échéance qu’importe ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire