lundi 6 août 2012

Cherté de la vie et jeûne musulman



Monsieur le Président le peuple a faim

Les fidèles broient du noir

Depuis plus de 4 ans, le Bénin est confronté à une situation catastrophique. La pauvreté contre laquelle tout le monde et l’ONU à travers les OMD sont sensés lutter pour son éradication, prend royalement place au sein de la société. Les béninois, du moins ceux que la fin n’a pas encore tués vivent avec moins d’un dollar par habitant. Préoccupé par une campagne cotonnière déjà moribonde malgré les milliards investis, le président de la république et les cadres à divers niveaux ont laissé pourrir davantage une situation certes aggravée par la crise économique et la récession mondiales mais qui pouvait être jugulée par une production à outrance des produits vivriers de grande consommation. Ce n’est ni le potentiel, ni la terre fertile et la force ouvrière qui font défaut pour y parvenir. C’est tout simplement de la mauvaise gestion et un manque total de vision au sommet de l’Etat. C’est donc dans cette atmosphère délétère de famine qui s’annonce avec précision, qu’intervient le jeûne musulman 2012. Moment sacré de prières et de privations, les fidèles en début de matinée et dans la soirée devraient en temps normal manger à leur faim. Mais force est de constater que la ration alimentaire d’entretien qu’il faut aux pratiquants musulmans en carême s’est sérieusement amoindrie. Le panier de la ménagère ayant subi les affres de la paupérisation. Le pouvoir d’achat des consommateurs est en dégringolade vertigineuse pendant que l’inflation lui va galopante. La période de jeûne musulman a toujours été considérée comme une période au cours de laquelle les prix des produits flambent. Mais pour cette année, la situation est dramatique, les fidèles ne savent plus où donner de la tête. Du maïs (250 F CFA la mesure), au riz (entre de 450F CFA à 800 F CFA la mesure pour l’ordinaire) en passant par le haricot (500 F CFA à 750F CFA le kilo) aux huiles (rouge 1200 F CFA, arachide 1300 F CFA) et autres produits de grande consommation ont carrément triplé de prix. Même les fruits ont connu une inflation étonnante et injustifiée. Tenez pour exemple, l’orange et l’ananas produits au Bénin en grande quantité s’achètent aujourd’hui très chère (entre 50 F et 125 F pour une orange et 150 F à 200 F voire plus pour l’ananas), ce qui est inconcevable. A à peine une semaine du démarrage du jeûne, les fidèles n’en peuvent plus. Ça grogne de partout, les autorités de mon pays font la sourde oreille, les fidèles n’ont pas le choix parce que ce temps pour eux est précieux et sacré. Le ministre des finances et de l’économie était allé chanter les éloges du gouvernement en déclarant que la caisse de l’Etat se porte bien et qu’il y a de l’argent dans le pays et pourtant c’est la disette qui guette les populations. Pendant ce temps les nombreuses associations de consommateurs déjà corrompues sont bouches cousues. C’est la preuve que personne ne s’apitoie sur le pauvre sort des citoyens et sur des fidèles musulmans. Ils crient et continuent de crier, mais leurs conditions n’émeut personne. Seulement, et sous peu, ils viendront solliciter leurs suffrages. Mais comme les morts aussi votent au pays même s’ils mourraient tous avant cette échéance qu’importe ?

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